Qu'est-ce que le "moi"?

Sommes-nous quelqu'un de particulier dès notre conception? Cela a-t-il un sens d'inviter à se "chercher soi-même", "retrouver son être véritable, son "soi profond", "l'enfant qui est en nous", etc. Tel que nous y invitent les coachs de développement personnel et les apôtres de la pleine conscience ?

Les travaux en éthologie montrent que "la part de l'inné dans le comportement d'un animal augmente pour les animaux dit "inférieurs" et s'amenuise pour les animaux dit "supérieurs"." Les animaux dit "inférieurs », invertébrés et reptiles, disposent de peu de neurones, la possibilité de faire des connexions est donc naturellement faible. Chez les "sup", le nombre de neurones est plus important, ce qui permet des connexions neuronales plus nombreuses.

Cela veut dire pour nous, être humains doté d'un SNC hautement développé, que la part de l'inné dans nos comportements est la plus réduite du règne animal. Notre ontogenèse nous pousse à enrichir notre faible pourcentage de comportements relevant de l'inné par des expériences acquises, ce pourquoi notre SNC semble convenir puisque chez les mammifères et d'autant plus chez les mammifères supérieurs que nous sommes, la taille des aires corticales non spécifiques augmente, ce qui donne au SNC un caractère plus souple. Notre SNC est nettement plus adaptatif que celui des espèces moins évoluées qui sont limitées aux infos sensorielles et à leurs réponses motrices (cfr tableau).

Alors qu'est-ce qui fait que nous sommes un individu et le sommes-nous dès la conception? Quel est notre noyau unique, notre moi profond et non modifiable, notre "statue intérieure" pour reprendre la métaphore du biologiste François Jacob ?

 

http://www.ethologie.info/Etho-logique/Bio.php
http://www.ethologie.info/Etho-logique/Bio.php

 

La MTC propose une réponse à ce questionnement avec le concept CA/CP et avec les 8 Vaisseaux merveilleux.

Au lieu de parler d'inné et d'acquis, la MTC parle du Ciel Antérieur (CA) et du Ciel Postérieur (CP). La notion du CA-CP est plus poche des découvertes récentes sur l'épigénétique qui, à l'instar de la MTC, parle d'un « concept qui dément en partie la fatalité des gènes ». Le CP, l'ensemble des énergies acquises au cours de la vie, permet de moduler l'inné (le CA) ; il n'y a pas de fatalité à avoir hérité d'un CA faible puisque nous pouvons passer toute notre vie à le consolider.

C'est d'ailleurs cette consolidation qui est la construction d'un moi, un moi qui évolue durant toute la vie sur une structure énergétique primaire, un plan énergétique dessiné par les Huit Vaisseaux merveilleux. Très actifs durant l'embryogenèse, ils deviennent des zones d'incidence sous-jacentes à l'activité des 12 méridiens principaux durant la vie extra-utérine.

Au quotidien, c'est l'état de santé des 12 méridiens principaux qui va déterminer la manière dont sont intégrées les énergies venant de l'extérieur, principalement l'alimentation, l'air, les infos. Le « moi » est cette double structure évolutive, celle des 12 méridiens principaux et des 8 Vaisseaux merveilleux, celle de la combinaison entre CA et CP. Tant le CA, héritage psychique et physique de nos ancêtres, que le CP, la manière dont nous gérons cet héritage est particulier à chaque individu.

 

« Je porte ainsi en moi, sculptée depuis l'enfance, une sorte de statue intérieure qui donne une continuité à ma vie, qui est la part la plus intime le noyau le plus dur de mon caractère. Cette statue, je l'ai modelée toute ma vie. Je lui ai sans cesse apporté des retouches. Je l'ai affinée. Je l'ai polie. Le gouge et le ciseau, ici, ce sont des rencontres et des combinaisons. Des rythmes qui se bousculent. Des feuillets égarés d'un chapitre qui se glissent dans un autre au calendrier des émotions. Des terreurs évoquées par ce qui est toute douceur. Un besoin d'infini surgi dans les éclats d'une musique. Tous les émois et les contraintes, les marques laissés par les uns et les autres, par la vie et le rêve ».

François Jacob dans « La statue intérieure », 1987